La perte d’autonomie des personnes âgées est un concept bien décrit par les textes de loi. Il désigne l’incapacité d’assurer seul certains actes de la vie quotidienne. La perte d’autonomie est généralement liée au vieillissement. La dépendance survient en moyenne à 83 ans, selon l’Insee
Il est important de savoir la détecter pour obtenir les aides adéquates. Dans cet article, nous vous aidons à en savoir sur la dépendance des seniors et nous vous expliquons à qui s’adresser pour obtenir de l’aide.
La perte d’autonomie au sens légal
La perte d’autonomie est un état dans lequel un individu ne peut plus effectuer des gestes du quotidien de façon autonome, c’est à dire sans l’aide d’une tierce personne. Il s’agit d’actes essentiels comme la possibilité de s’alimenter, de se laver, de s’habiller ou de se déplacer.
La perte d’autonomie des personnes âgées est évaluée avec des critères précis. Une grille d’analyse a été mise au point, il s’agit du référentiel Aggir « Autonomie gérontologie groupes iso-ressources ». L’évaluation est faite par des professionnels de la prise en charge des personnes âgées.
Cette grille notamment permet de définir si une personne peut bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa).
La grille Aggir
La grille Aggir permet de mesurer l’autonomie d’une personne en évaluant 10 activités essentielles :
cohérence du comportement et des paroles, orientation dans le temps et l’espace, toilette, habillage, alimentation, hygiène, transfert (passer de la position couchée à debout par exemple), déplacements à l’intérieur ou à l’extérieur, communication à distance.
Pour chaque activité, on détermine si la personne est en mesure de la faire seule, soit totalement, soit partiellement soit pas du tout.
Les groupes Gir
La grille Aggir comporte six degrés de dépendance et donc six « groupes iso-ressources » (Gir) qui vont permettre de catégoriser chaque situation et de proposer le mode de prise en charge adapté à sa situation.
Le Gir 1 regroupe les personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessitent la présence continue d’intervenants.
Le Gir 6 désigne les personnes ayant totalement conservé leur autonomie dans les actes de la vie courante.
Entre les deux, chaque Gir catégorise des situations de complexité graduelle.
Autres méthodes pour évaluer le niveau de dépendance
Avant de recourir aux services d’un professionnel, vous pouvez mesurer le niveau de dépendance d’un individu en observant les actes de la vie quotidienne (AVQ) qu’il peut exécuter sans aide : se laver, s’alimenter, se déplacer, s’habiller, aller aux toilettes. En fonction du nombre d’actes impossibles à effectuer par cette personne, un niveau de dépendance lui sera attribué.
Enfin, un troisième outil de mesure existe : celui du test médical MMSE de Folstein. Il se composa de 29 questions permettant de déterminer si un patient présente des troubles cognitifs (Alzheimer…) pouvant caractériser une perte d’autonomie.
Qui peut bénéficier de l’Apa ?
Seules les personnes appartenant aux Gir 1 à 4 peuvent demander l’Apa, c’est-à-dire l’allocation personnalisée d’autonomie. Elle est destinée aux personnes âgées de 60 ans et plus en perte d’autonomie. La demande s’effectue auprès du Conseil départemental.
Son montant dépend du niveau de revenus. Le montant moyen perçu est de 494 euros. La loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement » de 2015 a revalorisé son montant pour les maintiens à domicile, jusqu’à 1 713,09 euros dans les cas extrêmes.
Il existe deux APA différentes :
- l’APA à domicile aide à payer les dépenses nécessaires pour rester vivre à domicile malgré la perte d’autonomie ;
- l’APA en établissement aide à payer une partie du tarif dépendance en EHPAD.
L’APA ne peut pas être cumulée avec les prestations suivantes :
- l’aide-ménagère à domicile,
- les aides des caisses de retraite,
- la PCH (prestation de compensation du handicap).
Couvrir les risques avec un contrat d’assurance dépendance
En situation de dépendance, le budget augmente rapidement : aménagement du domicile, salaire des aidants ou frais d’hébergement seront à votre charge. En moyenne, comptez 2 000 à 3 000 euros par mois, d’après le ministère des Affaires sociales.
Les soins médicaux sont remboursés par l’Assurance maladie et la complémentaire santé. Pour le reste, vous devrez y faire face. Il peut donc être utile d’envisager de souscrire à une assurance dépendance.
Le principe est simple : en contrepartie d’une cotisation, l’assureur s’engage à vous verser une rente mensuelle jusqu’à la fin de vos jours si vous perdez votre autonomie. En savoir plus sur l’assurance dépendance
La rente se situe entre 300 à 4 000 euros par mois pour un état de dépendance totale c’et-à-dire si l’on se trouve en capacité d’accomplir trois des quatre actes de la vie ordinaire : repas, toilette, habillement, déplacement. Cette somme n’est pas imposable et est cumulable avec l’APA.
La cotisation est fixée à la souscription selon trois critères : votre âge, le niveau de rente souhaité, le degré de couverture (dépendance totale, totale et partielle). Pour une rente de 500 euros par mois, comptez une cotisation de démarrage autour de 250 euros par an si vous souscrivez à 60 ans.
Qu’est ce qui peut provoquer une perte d’autonomie ?
L’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico‐sociaux (Anesm) a élaboré des fiches-repères pour détecter et prévenir un accroissement de la perte d’autonomie des personnes âgées.
Les principales recommandations portent sur :
- la mauvaise nutrition et la déshydratation
- les chutes
- les risques liés à la prise de médicaments
- la souffrance physique
- la souffrance psychique
- les troubles du comportement et cognitifs
- les risques concernant la santé des aidants.
Comment prévenir la perte d’autonomie des personnes âgées ?
La recommandation qui prévaut concerne la pratique d’une activité physique régulière et adaptée.
L’inactivité physique chez une personne âgée entraîne rapidement une diminution de la force et de la souplesse, une mauvaise coordination, et des problèmes d’équilibre. De plus, la pratique sportive en extérieur permet de garder un lien social et de garder confiance quant à la capacité à gérer les évènement extérieurs et donc de continuer à sortir pour faire des courses par exemple.
La présence d’une auxiliaire de vie pour l’accompagner dans ce type d’activité est une source de motivation supplémentaire et permet à la fois de rassurer la personne âgée, d’éviter le risque de chute, et de stimuler l’autonomie et la mobilité.
Une alimentation équilibrée et adaptée à l’âge est aussi un facteur clef pour limiter la perte d’autonomie des personnes âgées.
Enfin, une stimulation intellectuelle est également indispensable pour l’équilibre mental.